Notre fils a pété un câble , trop fort trop dur, il s’est retrouvé au urgences psychiatriques. on nous a orienté nous parents perdus paumés désemparés vers une personne qui saurait nous conseiller une psychiatre spécialisée en TSA ! Il faut vous dire que notre fils est autiste ! avec une communication très limitée et des centres d’intérêts très restreints mais très très répétitifs et pour couronner le tout il est super angoissé car il a obtenu le graal d’avoir une place en SAJ adultes Pas simple …
Enfin…Nous patientons, ménageant la chèvre et surtout notre chou pour ne pas trop ramasser de coups et espérant qu’on réponde à certaines de nos interrogations sur ces médicaments que notre fils ingurgite, sur la suite, sur une aide qui vendrait de … peut-être un professionnel compétent ou informé… et voilà qu’on panique…, notre enfant face au psychiatre, le scénario, nous semble mauvais, prématuré, voir délétère pour cet angoissé qui essaie doucement de se calmer …
On ose envoyer à ce docteur un message lui demandant de me voir ( moi sa mère ) seule et là oh! surprise ! elle nous répond qu’il y a eu erreur d’aiguillage ! nous ne sommes pas sur le bon bateau elle ne s’occupe pas des personnes TSA avec déficiences intellectuelles ! mais oui, comment n’avions nous pas penser à cela !!! qui aurait envie de s’occuper de ceux qui ont en le plus besoin voyons et qui pourrait avoir envie d’aider les parents de ces enfants là !
Elle me permet tout de même de la rencontrer si je veux ! alors, moi, l’espoir encore au coeur avec toutes mes questions sous le bras et dans ma tête encore toute affolée des violences subies à la maison, j’y vais, tambour battant voir cette spécialiste du TSA, essayant de refouler mes apriori primaires sur les psychiatres de tout poil !
Et là, vraiment, vraiment, je n’ai pas été déçue !
Elle était accompagnée d’une charmante dame infirmière psychiatrique de son état. A elle deux , elles m’ont concocté une jolie recette de petites astuces pour requinquer mon chérubin » autiste déficient « !
Déjà, il faudrait peut-être aller voir des lamas ! mais oui, voyons pourquoi, son père et moi n’y avons t’on pas penser, caresser un lama, c’est la clef, la solution à cette angoisse qui ronge ce jeune adulte ! Ensuite, elles espéraient que notre fils ait une chambre sensorielle, j’ai opiné du chef, pour me débarrasser de ce nouveau champs des possibles et ne pas éplucher avec elle le catalogue Hops Toys dont elle me faisaient la réclame !
Lorsque j’ai évoqué le fait que lors des venues de sa soeur il était très violent, la psy m’a dit et oui, c’est le changement … et donc un atarax de plus à cette période et voilà !!! ah ! c’était si simple ! quelle idiote je fais…
J’ai ajouté que sa grand-mère était morte en Septembre et là ; chapeau le discours, un grand moment encore…, elles m’ont demandé si nous avions un chat, ouf ! nous étions adoubés nous possédions la bestiole, mais malheureusement, nous n’en avions pas eu un avant qui était mort, car notre fils aurait pu faire l’expérience de la mort, du coup, la solution de la gentille dame infirmière; acheter un poisson rouge ! ça meurt rapidement !
Et comme je n’avais pas l’air du tout enthousiaste devant toutes ces propositions et que je questionnais sur les anxiolytiques de nouvelle génération, qu’alors on me regardait avec des yeux ronds de poissons rouge dans son bocal … et qu’on me rétorquait essaie paracétamol …ou qu’il devait peut-être y avoir une cause somatique là -dessus je suis d’accord d’explorer plus loin les expertises …mais n’étant donc pas à fond sur les propositions aberrantes, je me vis recevoir le dernier coup de grâce avant de m’en aller ! « madame sachez qu’à 21 ans , on ne progresse plus ! »J’ai alors dit « permettez-moi de penser le contraire, on m’a toujours dit qu’avec un bon accompagnement éducatif toutes les personnes porteuses d’autisme progressent toute leur vie « elle conclura ainsi « et bien madame , je vous laisse croire ce que vous voudrez !« …
Je me suis demandée en sortant de ce lieu insolite si ce n’était pas une personne de passage qui avait enfilé une blouse pour me recevoir ce jour là et qu’avec une copine elles avaient voulu me faire un beau poisson d’avril en avance d’un jour ! Dans tous les cas ce rendez-vous pris quelques jours avant la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme m’a fait froid dans le dos ! heureusement oh! mais oui ! heureusement que notre fils est une personne porteur d’autisme avec déficience sinon, le pauvre peut-être serait -il obligé de se retrouver en séance face à cette dame qui voudrait lui faire caresser des lamas en pleine crise d’angoisse !!! En attendant , on continue cahin-caha, à jongler avec de l’atarax et son angoisse qui enfle et nous évitons le clash plus ou moins bien jusqu’à trouver quelqu’un, quelqu’une qui voudraient bien arrêter de délirer et prendre au sérieux les gens qui comme nous se débattent sans caresser les lamas et sans tuer les poissons rouges …
Anne Dupoizat, maman d’un jeune porteur d’autisme